On entend souvent dire qu’aborder le sujet de la rémunération lors d’un entretien d’embauche, c’est un peu jouer à pile ou face tant le sujet est épineux. Je trouve ces affirmations totalement erronées, complètement infondées et en plus, basées sur la crainte ou pire la peur de se voir recalé ! Rappelez-vous, le salaire est le prix du service que vous allez vendre.
Les prétentions salariales, une question délicate à aborder au bon moment
Il est bien évident que la question des prétentions salariales doit être abordée avec tact, mais pas seulement. Ce sujet doit également être évoqué au bon moment. Deux cas de figure peuvent se présenter.
La première possibilité, vous êtes face à un cabinet de recrutement pour les premières étapes de l’entretien. Dans la plupart des cas, les entreprises « clients » spécifient à l’avance leurs attentes en termes de salaires. Pour les cabinets, la question du salaire constitue donc un premier critère de choix pour filtrer les candidats. Seront admis pour les prochaines étapes les candidats dont les prétentions salariales cadrent avec les propositions de la société qui recrute.
Deuxième possibilité : l’entretien d’embauche est directement réalisé par l’entreprise. Dans la majorité des cas, le premier entretien vise principalement à connaître le candidat. C’est aussi l’occasion pour le postulant de cerner le poste. Les échanges durant le premier rendez-vous tournent essentiellement autour de la présentation de la société et du poste. Le candidat devra aussi répondre aux questions portant sur son parcours, ses expériences, sa personnalité et son savoir-faire. Pour le recruteur, l’objectif est de trouver le candidat idéal, en se basant sur ses réponses, ses réactions mais aussi sa capacité d’adaptation à la situation. Ainsi, l’erreur à éviter est d’aborder directement la question de la rémunération. Un bon candidat laissera au recruteur le soin d’aborder ce sujet.
Quel salaire annoncer ?
Préparer un entretien d’embauche permet d’anticiper les différentes questions classiques qui vous seront posées : votre motivation, vos parcours et cursus, vos expériences, mais également vos prétentions salariales. Les recruteurs apprécient particulièrement les candidats sûrs de leur valeur, sans être arrogant.
Annoncez la couleur et argumentez votre requête. Un candidat doit pouvoir justifier ses prétentions salariales surtout si le montant est élevé. Il en va de sa crédibilité. Les experts en ressources humaines conseillent souvent aux postulants de proposer un salaire brut annuel. Il est aussi préférable d’annoncer une fourchette plutôt qu’un salaire exact, afin d’ouvrir les négociations. Pour cette fourchette, le montant plancher devrait correspondre au salaire minimum pour lequel vous accepteriez le poste. Le montant plafond sera le salaire convoité.
Dans les cas où vous n’avez aucune référence pour déterminer votre salaire sur un poste donné, n’hésitez pas à consulter les grilles salariales pour votre corps de métier. Cela vous donnera une idée des prétentions salariales à annoncer au recruteur.
Parmi les postulants, certains ont l’avantage de pouvoir aspirer à un salaire important. Il s’agit des candidats de valeur avec des expériences conséquentes, comme les seniors. Ces derniers peuvent prétendre à 10 % de plus que leur précédent salaire. Sur ce point, jouez toujours la transparence et ne cachez pas votre précédent salaire à votre futur employeur. L’idéal est d’être le plus persuasif sur la valeur ajoutée que vous apporterez dans ce poste, votre demande sera ainsi plus audible.
Une fois la question abordée, pensez à négocier
Le recruteur a abordé la question du salaire et vous avez annoncé une fourchette. Les deux parties peuvent désormais négocier. Deux paramètres principaux entrent en jeu dans cette négociation : le marché de l’emploi et les valeurs du postulant. Le recruteur insistera sans doute sur vos faiblesses pour essayer de revoir vos prétentions à la baisse. A vous de trouver les bons arguments pour justifier vos prétentions.
Le scénario idéal serait que le recruteur vous propose un montant et vous acceptez de suite, car le salaire vous convient. Cependant, gardez à l’esprit que vous avez toujours la possibilité de négocier. Accordez-vous un temps de réflexion et faites part de votre décision au recruteur à la fin de l’entretien ou au prochain rendez-vous. Ne faites pas l’erreur d’accepter immédiatement, de peur que l’offre vous échappe.
Si parallèlement, vous postulez pour un autre emploi qui propose un meilleur salaire, parlez-en au recruteur. Si vous êtes un candidat de valeur, l’entreprise pourrait bien surenchérir pour vous avoir.
Dans le cas où le recruteur n’est pas en mesure de s’aligner sur vos prétentions salariales, évitez les discussions conflictuelles. Exposez vos arguments tout en restant courtois. Sachez que les entreprises ont un budget à respecter et ne peut pas toujours accéder à vos requêtes, même si vous avez un profil très recherché. Néanmoins, si vous êtes un jeune diplômé et que le poste vous intéresse vraiment, vous pouvez envisager de revoir à la baisse vos prétentions salariales. Acceptez la proposition du recruteur, faites vos preuves durant la période d’essai et reprenez les négociations à la fin de la période d’essai.
Quid du bonus et des avantages?
Pour bien négocier son salaire lors d’un entretien d’embauche, il faut aussi prendre en compte les bonus. En plus du salaire de base, d’autres éléments viennent s’ajouter à la rémunération : participation aux bénéfices, primes ou encore treizième mois. A cela s’ajoutent les avantages sociaux et éventuellement les différentes indemnités. Ces paramètres sont déterminants pour la négociation. Prenez en compte toutes les propositions de l’employeur : le télétravail qui vous épargne les soucis du transport, la mise à disposition d’une voiture de fonction, les possibilités d’évolution en interne qui se présentent comme de grandes opportunités de carrière, la qualité de vie au sein de l’entreprise, etc.
A vous de jouer !